DU DANGER DES SOUILLES EXTRACTIONS DANS LE LIT MAJEUR

Cette article se veut être un simple essai de vulgarisation pour permettre aux non techniciens de comprendre les aléas engendrés  par les rivières torrentielles  en crue, d'appréhender les risques inhérents à la capture par une rivière en crue des souilles d'extractions situées en bordure de son lit mineur et de situer le contexte législatif qui s'y rapporte en Métropole et en Polynésie.

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IL Y AURAIT EU DES CHOSES A DIRE..

Voilà bientôt 6 mois que ce blog est muet. 

A l'approche de la nouvelle saison des pluies, je me dois de décevoir ceux qui y auraient vu les effets d’une prise de conscience des usagers des rivières ou le résultat d’une nouvelle gestion responsable et durable des rivières…

Il y aurait eu matière à articles sur la rivière Punaruu ; Nous aurions pu nous interroger du phasage des travaux entrepris suite à la crue du 22 janvier 2017 et surtout de l’absence d’intervention pour lutter contre l’incision du lit en zone urbaine. Nous aurions pu tout aussi bien nous inquiéter de la conception non pérenne d’ouvrages de protection de berges, ou encore dénoncer des travaux de rectification du lit entrepris a priori sans autorisation ou  nous indigner du goudronnage d’un passage à gué…

Mais mon travail actuel pour la Direction de l’Environnement m’impose un devoir de réserve. Sachez toutefois que cette mission est en rapport avec notre souhait de voir émerger une politique de gestion globale et concertée des rivières polynésiennes.

Je salue au passage les initiatives et le travail entrepris par certains pour réhabiliter la dimension sacralisée de l’eau en général et des rivières en particulier et pour découvrir les raisons de la perte de cette dimension issue du patrimoine culturel polynésien (la piste linguistique développée par Libor PROKOP est fort passionnante). 

LA PUNARUU VICTIME DE MAUVAISES HABITUDES

La rivière Punaruu est victime de comportements illicites voire inciviques, conséquences de la méconnaissance des milieux physique, environnemental et humain qu'elle constitue et de sa fragilité.

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LES EXTRACTIONS DANS LA PUNARUU AU DETRIMENT DE LA SECURITE DE LA ZI

Ce court article vient en complément de l'article du 20 février dernier écrit suite à une visite sur le terrain alors que le niveau d'eau dans la Punaruu était encore haut après les pluies du matin et de la nuit.

Les photographies qui illustrent ce nouvel article ont été prises  quatre jours plus tard alors que le niveau d'eau dans la Punaruu était plus bas. 

Elles illustrent de façon incontestable la fragilité des berges de la Punaruu dans la traversée de la zone industrielle et donc l'irresponsabilité du maintien de l'autorisation d'extraction de 8500m3 dans le lit de la Punaruu en amont de la Route de ceinture (5000m3 pour CONCAPOL, arrêté N°591 du 31/01/2017 et 3500m3 pour Tahiti Agregats SA, arrêté N°1082 du 23/02/2017).

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PIEGE A MATERIAUX SUR LA TAHARUU

J'ai visité le piège à matériaux aménagé récemment sur la Taharu'u accompagnée de Maire de l'association IA ORA TAHARUU. Cette visite a été réalisée à la demande de l'association qui s'inquiète d'une part du rôle de cet ouvrage et d'autre part des dégâts occasionnés lors de la crue de janvier 2017.

Dans un premier temps, en me basant sur des extraits d'études (Etude d'implantation et de gestion d'un site d'exploitation de matériaux sur la rivière Taharu'u - APS par BCEOM de 2001,  Etude hydraulique de la Taharuu par EGIS EAU- BCEOM France de 2011 et Aménagement de la rivière Taharuu - Projet par SPEED en 2014) j'ai du expliquer l'intérêt de cet ouvrage lors des crues : il ne favorise pas uniquement l'exploitation d'agrégats mais permet avant tout de limiter les débordements en aval en retenant les matériaux (flottants, alluvions) qui obstruent habituellement la section du lit notamment au droit du pont de la RdC au cours des crues. Il est dommage que la Direction de l'Equipement n'ai pas mieux communiqué autour de ce projet qui a été motivé en premier lieu pour la protection des biens et des personnes contre les crues.

Dans un second temps, la visite sur site a mis en évidence le  sous-dimensionnement ou/et la mauvaise conception de certains ouvrages constituant le piège à matériaux  dont certains ont été ruinés lors de la crue  de janvier 2017 malgré sa faible ampleur (crue fréquente, de période de retour inférieure à 5 ans).

Ces dysfonctionnements montrent l'urgence de la mise en place d'un suivi de chantier exemplaire d'autant plus qu'un tel ouvrage est expérimental en Polynésie et nécessite une gestion rigoureuse de façon à pouvoir tirer des enseignements sur le transport solide en Polynésie.

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LA CRUE DE JAN. 2017 CONFIRME L'URGENCE D'INTERDIRE LES EXTRACTIONS DANS LA PUNARUU - Fév. 2017

La Punaruu à l'instar d'autres rivières de Tahiti  a été le siège d'une crue rare dans la nuit du 21 au 22 janvier 2017.

Les dégâts ont été généralisés au droit et en amont du tronçon ayant subi des travaux d'extraction fin 2013 et ayant fait l'objet du suivi décrit dans l'article d'août 2016 "Plaidoyer pour une gestion durable des rivières en Polynésie". Ces dégâts étaient prévisibles.

En aval, les dégâts sont plus localisés mais dénotent d'une fragilisation générale de la stabilité des ouvrages, attribuable au déficit de matériaux mobilisable dans le lit (érosion progressive consécutive aux extractions, voir article précédemment mentionné).

Afin de réduire les risques dans la traversée de la zone urbanisée, il importe maintenant d'arrêter les extractions dans le lit de la Punaruu. Si les dégâts occasionnés par la crue de janvier 2017 sont limités pour une crue de cette ampleur, tout indique que la prochaine crue courante pourrait provoquer des dégâts autrement plus importants dans la traversée de la zone urbaine.

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TRAVAUX D'URGENCE SUITE AUX CRUES DE JANVIER 2017 pour TE ORA NAHO FAPE - Fév. 2017

J'ai été invitée par Te Ora Naho Fape à sa réunion du 9 février 2017 afin de partager mon expérience sur les rivières polynésiennes. L'objectif de la réunion était de vulgariser les connaissances afin que les associations puissent mieux comprendre et gérer les travaux d'urgence  (curage, extraction, élagage) que va entreprendre sur les rivières la Direction de l'Equipement suite au crues de janvier 2017.

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PLAIDOYER POUR UNE GESTION DURABLE DES RIVIERES EN POLYNESIE - Août 2016

Cet article a été écrit en août 2016 après plusieurs années de suivi de l'évolution morphologique du lit de la Punaruu suite à des travaux d'extraction d'alluvions réalisés sous couvert d'un curage fin 2013.
L'évolution morphologique du lit est une forte incision qui induit  une déstabilisation des berges et une aggravation des crues en aval.
Les conséquences de ces travaux appellent à s'interroger sur leur bien-fondé. Pourquoi limiter les inondations dans une zone sans enjeu quand l'incidence est une aggravation du risque inondation sur l'aval fortement urbanisé ? Sans compter les impacts  sur le milieu naturel et les usages liés à la rivière...
Il est évident qu'aujourd'hui les enjeux ont évolué ainsi que les connaissances des rivières et qu'il importe maintenant de les redéfinir, de les sectoriser sur l'ensemble de leur cours dans le cadre d'un consensus afin de mettre en oeuvre une gestion des rivières respectueuse, adaptée et durable.

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Une version vulgarisée a été publiée en octobre 2016 dans le numéro 340 de Tahiti Pacifique.

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